Traumatisme psychique : définition, effets visibles et symptômes invisibles

Il existe des blessures qui ne se voient pas. Elles ne laissent pas plus de cicatrices sur la peau que de bandages pour signaler leur présence. Pourtant, elles peuvent bouleverser en profondeur la manière dont une personne perçoit le monde, les autres et elle-même. Le traumatisme psychique fait partie de ces blessures invisibles. 

Sa définition, selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) : “il s’agit d’une réaction émotive persistante faisant suite à un événement de vie extrêmement éprouvant.” Mais derrière cette description clinique, il y a des vécus uniques, souvent silencieux, qui méritent d’être compris avec douceur et bienveillance.

Traumatisme définition et symptômes

Qu’est-ce qu’un traumatisme psychique ?

Le terme « traumatisme » désigne les conséquences émotionnelles pénibles provoquées par un événement éprouvant. Comme le rappelle la CAMH, il est difficile de déterminer ce qui constitue un tel événement. Car, un même fait peut être vécu de manière très différente d’une personne à l’autre. Certaines expériences surviennent tôt dans la vie et peuvent marquer durablement. Il peut s’agir d’inceste, de maltraitance physique ou psychologique, de “simple” négligence, d’une rupture, violente ou non, du lien d’attachement…  D’autres, vécues à l’âge adulte, échappent au contrôle de la personne : accident, agression, guerre, catastrophe naturelle ou perte soudaine d’un proche.

L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM Montréal) insiste sur la distinction entre « événement traumatique » et « trauma ». L’événement traumatique relève d’une réalité objective extérieure : un viol, un décès violent, une expulsion forcée, par exemple. Le trauma, lui, est la réaction subjective, intime, qui en découle. Voici la description qu’en donne le Docteur Gabor Maté, “père” de la Compassionate Inquiry® :

“Le traumatisme n'est pas ce qui vous arrive, mais ce qui se passe en vous, conséquence de ce qui vous arrive.”

En effet, deux personnes exposées au même événement ne réagiront pas de la même manière. Car pour chacun interviennent des facteurs personnels, familiaux, culturels et sociaux. C’est ce que l’ACSM appelle « le tea bag factor » . En d’autres termes : comme un sachet de thé plongé dans l’eau chaude, on ne peut connaître la force de résistance d’un être humain qu’au moment de l’épreuve.

Les effets visibles… et invisibles d’un trauma

Un traumatisme psychique peut bouleverser le sentiment de sécurité, l’identité, la régulation émotionnelle et les relations aux autres. Certaines personnes revivent sans cesse l’événement par des pensées intrusives, des cauchemars ou des « flashs » sensoriels. Ce revécu s’accompagne souvent d’une peur intense, d’un sentiment d’impuissance, voire de honte.

Selon la CAMH, on distingue généralement deux formes d’effets à l’évènement traumatique : 

  • Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) issu d’un événement unique.
  • Le traumatisme complexe, souvent lié à des violences répétées et prolongées. Le traumatisme complexe altère notamment la capacité à faire confiance et à entretenir des liens stables.

Pour l’ACSM, le trauma provoque une « sidération psychique » qui empêche de penser l’événement et de le contenir. Cette expérience fragmente la perception de soi et du monde. Et ce, jusqu’à figer le présent au point de rendre difficile toute projection dans l’avenir. La personne peut se sentir « gelée », étrangère à elle-même, comme « sortie de l’histoire ». C’est parfois décrit comme un « meurtre de l’âme ».

Traumatisme psychique symptômes et conséquences

Les symptômes qui échappent au regard

Les symptômes du traumatisme psychique peuvent être multiples et parfois contradictoires. Le revécu, l’évitement de tout ce qui rappelle l’événement et l’hypervigilance en sont des signes courants. Mais d’autres manifestations, plus invisibles, peuvent apparaître : sentiment persistant de culpabilité (parfois lié à la survie), perte de croyances profondes, retrait social, troubles relationnels, comportements auto-destructeurs ou, au contraire, durcissement émotionnel.

L’ACSM souligne que le trauma peut être accompagné de dépression, d’anxiété, de phobies, de dépendances ou de troubles obsessionnels. Chez les enfants, être témoin de violences envers un proche peut être aussi traumatisant que de les subir directement. La présence d’un soutien familial et social constitue un facteur essentiel de protection.

Les chemins de rétablissement après un traumatisme

Malgré son intensité, le traumatisme psychique n’est pas une condamnation à vie. De nombreuses approches peuvent aider à retrouver un équilibre : l’EMDR, la thérapie cognitivo-comportementale, thérapie psychocorporelle, l’IFS, Compassionate Inquiry®… Elles peuvent être associées à des approches plus holistiques comme le Reiki, la sophrologie, l’hypnose, le Kinésiologie. Enfin, elles peuvent être complétées par  il existe aussi des pratiques complémentaires comme la méditation, l’auto-compassion ou l’expression créative. Les psychothérapies centrées sur le traumatisme, reposent sur l’idée que les symptômes sont des stratégies d’adaptation développées face à un stress extrême. Reconnaître ces mécanismes sans jugement est une étape importante du chemin.

Pour certaines personnes, comme le note l’ACSM, le trauma peut aussi devenir une source de connaissance et un tremplin vers une conscience plus ouverte. La souffrance, lorsqu’elle est accompagnée, peut mener à un retour aux priorités essentielles, au développement d’une solidarité nouvelle et, parfois, à une dimension spirituelle plus profonde.

Comprendre pour pouvoir mieux s'accompagner

Chaque traumatisme est unique car profondément personnel. Il ne se résume pas à une liste de symptômes, mais s’inscrit dans une histoire personnelle, culturelle et sociale. Comprendre que les réactions visibles ne disent pas tout, que les symptômes invisibles pèsent souvent aussi lourd, permet d’adopter un regard plus bienveillant. Écouter, soutenir, respecter le rythme de la personne traumatisée sont des gestes simples mais essentiels.

Il en va de même pour vous : envers vous-même…

Ecouter, soutenir, respecter : tout ce que vous feriez pour quelqu’un que vous aimez…

Vous le vous devez à vous même !

Enfin, le rétablissement ne bénéficie pas seulement à la personne concernée, mais aussi à ses proches et tout son entourage. C’est un chemin parfois long, semé de hauts et de bas. Mais, pas à pas, il peut mener vers un espace intérieur plus apaisé. Et c’est là, dans cet espace retrouvé, que l’énergie de la vie peut recommencer à circuler.

Vous avez aimé cet article : vous pouvez le partager ! ;-)

En savoir plus sur Chemins de vies

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Retour en haut

En savoir plus sur Chemins de vies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture