« Il n’y a pas de clé magique… » J’ai écrit cette phrase après une longue quête personnelle. Pendant des années, j’ai cru qu’il fallait dénicher cette graine de vérité universelle, ce remède unique qui effacerait tout et me rendrait une vie paisible. Comme beaucoup de personnes marquées par un traumatisme, je voulais croire à l’existence d’une solution miracle.
Mais cette croyance est dangereuse. Elle enferme dans l’idée qu’il suffirait de choisir le bon guide ou la bonne méthode pour que tout disparaisse. Elle réduit la complexité de l’être humain et du traumatisme à une équation simpliste, qui déçoit toujours. Ce blog est né pour déconstruire cette illusion et rappeler une vérité fondamentale : il n’existe pas de clé unique, mais il existe des chemins.
Mon parcours : de la survivante à l’accompagnante
Je ne suis pas thérapeute, mais une survivante devenue accompagnante. Durant mon enfance, j’ai vécu de lourds traumatismes. L’un d’eux a été suivi d’un procès très médiatisé, 21 ans après les faits. Pendant les treize années qui ont suivi, j’ai cherché à me comprendre, à me stabiliser, à me reconstruire.
J’ai exploré différents chemins : la psychothérapie classique, l’IFS, la Compassionate Inquiry®, la méditation, la sophrologie, le Reiki, l’écriture thérapeutique. Certains m’ont aidée, un temps, avant de ressentir le besoin de changer de direction. D’autres, inattendus, m’ont redonné une force nouvelle. Aucun n’a tout résolu, mais chacun m’a révélé une part de moi-même.
C’est pourquoi je peux affirmer aujourd’hui : la guérison n’est pas linéaire, ni immédiate. Elle est faite de tentatives, d’essais, de recommencements. Elle ne dépend pas d’un protocole miracle, mais d’une accumulation d’expériences qui, mises bout à bout, finissent par créer un chemin singulier.
Pourquoi croire à une solution miracle peut éloigner de la guérison
Sur internet, les promesses de guérison rapide pullulent : « Cinq séances pour tout effacer », « La méthode miracle pour ne plus souffrir ». Ces discours séduisent parce qu’ils donnent de l’espoir. Mais ils masquent une réalité essentielle : un traumatisme psychique n’est pas un bug à corriger. Généralement, c’est avant tout une blessure à accueillir.
La recherche d’une solution miracle peut même aggraver la douleur. Quand la promesse ne se réalise pas, elle laisse un goût amer de culpabilité : « Si je n’ai pas guéri, c’est que je n’ai pas fait assez d’efforts. » Or ce n’est pas vrai. Le trauma demande du temps, de la patience et du respect. S’illusionner avec des méthodes « express » détourne de l’essentiel : guérir avec dignité, en respectant l’humain derrière la blessure, et non en cherchant à la nier.
L’évolution de soi : preuve que le changement est possible
Rien en nous n’est immuable. Pensez à ce que vous ressentiez à 9 ans, à 15 ans, à 20 ans, et comparez avec aujourd’hui. Le rapport à un même événement change au fil du temps. Ce mouvement prouve que chacun a la capacité de transformer ses compréhensions et de donner un sens nouveau à son histoire.
Ce qui vous a blessé hier peut, demain, être regardé autrement. Cela ne veut pas dire que la douleur s’efface, mais qu’elle peut être réinterprétée. C’est dans cette transformation constante que résident vos plus grandes ressources.
Ainsi, il aussi possible de comprendre qu’un traumatisme qui refait surface après des années n’est pas un signe d’échec. C’est bien souvent une nouvelle occasion d’évoluer, de découvrir une autre manière d’accueillir votre vécu.
Chaque chemin est une étape de vie
Chaque voie empruntée compte, même celles que l’on abandonne. Parfois, une pratique semble inutile sur le moment, puis elle devient essentielle plus tard.
Dans mon propre parcours, la méditation m’a semblé inefficace au début. Mais quelques années plus tard, elle est devenue une ressource fondamentale pour apaiser l’agitation post-traumatique et soutenir mes pratiques de Reiki et d’IFS.
Chaque chemin est un apprentissage. Même lorsqu’il ne mène pas là où on l’attendait. Parce qu’il ouvre la possibilité d’un autre regard, d’une autre étape. Chaque tentative est une vie en plus dans notre existence.
Du traumatisme au post-traumatic growth : la transformation possible
Les chercheurs en psychologie ont étudié un phénomène appelé post-traumatic growth — la croissance post-traumatique. Il désigne cette capacité à transformer une blessure en un terrain de croissance intérieure.
Il ne s’agit pas seulement de résilience, mais d’une véritable transformation : une nouvelle appréciation de la vie, des liens plus authentiques, des forces intérieures insoupçonnées. Mais attention : cela ne se produit ni automatiquement ni instantanément. Ce processus exige du temps, un cheminement, une réécriture de son histoire.
Dire « J’apprends et je me découvre autrement » est une clé de ce processus. La souffrance ne disparaît pas, mais elle peut devenir un terreau fertile pour une vie plus consciente et plus riche. Ainsi, à la question, “Le bonheur et la joie après un traumatisme : est-ce vraiment possible ?”, votre coeur sent déjà qu’il peut répondre : oui !
Vous êtes le cœur de votre chemin
Il n’existe pas de solution miracle au traumatisme, mais il existe des chemins singuliers. Chaque expérience compte, même si elle ne donne pas les résultats attendus. Chaque tentative est une pierre posée sur la route de la reconstruction.
Le mouvement est possible, car l’être humain évolue et se transforme sans cesse. Et même si le traumatisme laisse une trace durable, il ne condamne pas à rester figé dans la douleur.
Chemins de Vies existe pour rappeler que la guérison n’est pas un sprint, mais une marche, parfois lente, parfois chaotique, mais toujours porteuse de possibles.
Prenez votre chemin, votre rythme, votre vie.
Le simple fait d’avoir lu ceci montre que vous êtes déjà en route.
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Chère Solweig,
Merci pour ton témoignage, sincère et inspirant, qui décrit avec justesse la complexité du chemin de guérison. Ton passage sur le post-traumatic growth m’a particulièrement touché, rappelant qu’une transformation peut naître des épreuves les plus douloureuses, au-delà de la résilience. Tu soulignes aussi que rechercher des solutions miracles peut aggraver la douleur en laissant place à une culpabilité injustifiée. Pour moi, qui accompagne avec Les Bienfaits de la Sculpture, ces épreuves nourrissent l’art. L’argile devient alors une forme de reconstruction, un nouveau départ et un chemin de révélations.
Merci de partager ton expérience et ta sagesse.
Dz