Bessel van der Kolk fait partie de ces êtres inspirants qui ont profondément influencé ma vision de la psychologie du trauma. À plus de 80 ans, ce psychiatre d’origine néerlandaise est un pionnier mondial de l’étude du stress post-traumatique (PTSD) et de ses traitements. Son parcours, son engagement et sa philosophie en font un mentor pour moi. Certainement tout autant que Gabor Maté et Richard Schwartz dont j’ai déjà évoqué les parcours sur ce blog.
Bessel Van der Kolk est notamment l’auteur du livre-culte The Body Keeps the Score : Le corps n’oublie rien, dont je vous ai également parlé dans l’un de mes articles. Car, c’est un livre référence incontournable sur le trauma qui m’a bouleversé par sa profondeur et son humanité.
Le parcours de Bessel van der Kolk
Né en juillet 1943 à La Haye, aux Pays-Bas occupés par les nazis, Bessel van der Kolk grandit dans un contexte marqué par les séquelles de la guerre. Il émigre jeune aux États-Unis pour y faire ses études de médecine. Il obtient son doctorat de médecine à Chicago en 1970. Puis, il se spécialise en psychiatrie lors d’un internat à Harvard jusqu’en 1974. Il entame sa carrière en dirigeant un hôpital psychiatrique d’État à Boston, avant de rejoindre la clinique pour anciens combattants (VA) de Boston en pleine époque post-Vietnam.
C’est au contact de soldats traumatisés par la guerre qu’il s’intéresse, dès 1978, au stress traumatique. Il observe chez ces vétérans des symptômes jusqu’alors mal compris. Et, il pressent l’importance de reconnaître le PTSD comme un trouble à part entière. D’ailleurs, Iil contribuera directement à cette reconnaissance en participant au comité qui intégra le Trouble de stress post-traumatique dans le DSM-III (le manuel diagnostique de référence) en 1980.
Un médecin au service de la compréhension du trauma
Au début des années 1980, fort de son expérience clinique, il fonde à Boston l’un des premiers centres dédiés au trauma psychique aux États-Unis. Ce Trauma Center combine prise en charge thérapeutique et recherche scientifique sur le PTSD. Bessel Van der Kolk y mène des études novatrices. Par exemple, il réalise les premiers essais cliniques sur l’utilisation d’antidépresseurs pour soigner le PTSD. De plus, il fait partie des tout premiers chercheurs à explorer les bases neurobiologiques du traumatisme.
Dès les années 1980, il utilise l’imagerie cérébrale pour montrer comment le cerveau des traumatisés est affecté. Il met également en évidence le lien entre traumatismes précoces (abus durant l’enfance) et troubles psychiatriques ultérieurs comme la dissociation ou l’automutilation. Ainsi, il a ouvert la voie à la notion de trauma complexe du développement.
Un psychiatre visionnaire et en avance sur son temps
Bessel van der Kolk s’est toujours attaché à innover. Il est parmi les premiers à étudier des approches thérapeutiques alors non conventionnelles. Par exemple dans les années 1990, il obtient des financements publics pour évaluer l’EMDR (désensibilisation par mouvements oculaires) et le yoga comme traitements du PTSD. En 1999, conscient que les traumatismes commencent souvent dès l’enfance, il impulse la création du National Child Traumatic Stress Network : un réseau national de centres spécialisés dans le trauma de l’enfant. Ce programme fédéral regroupe aujourd’hui plus de 150 institutions à travers les États-Unis. Elles fournissent aide et thérapie à des milliers d’enfants et adolescents traumatisés.
Ainsi, au fil des décennies, Bessel van der Kolk a mené des recherches pionnières sur une multitude de thérapies innovantes pour soigner les traumatismes. Il a étudié l’apport du théâtre ou d’autres approches corporelles pour aider les victimes à exprimer l’indicible. Mais aussi évalué le neurofeedback : une technique de régulation des ondes cérébrales. Et plus récemment, il a exploré l’usage de substances psychédéliques comme le MDMA dans le traitement du PTSD.
Bessel van der Kolk un transmetteur de savoir
Professeur de psychiatrie à l’Université de Boston, il a formé tout une génération de cliniciens et de chercheurs spécialisés dans le trauma. Son Trauma Center, devenu depuis la Trauma Research Foundation, a servi de modèle. Car, on y a développé des méthodes de traitement aujourd’hui enseignées et appliquées dans le monde entier. Figure d’autorité dans son domaine, il a présidé la Société Internationale d’Étude du Stress Traumatique (ISTSS). Et, il a également co-dirigé le réseau national NCTSN consacré aux enfants traumatisés. En 2024, le magazine Time l’a d’ailleurs consacré comme l’une des personnalités les plus influentes du monde de la santé. Un hommage à plus de 50 ans d’une carrière au service de la compréhension du trauma.
Enfin, Bessel van der Kolk est un auteur prolifique dont les ouvrages ont jalonné l’évolution de la traumatologie. Dès 1984, il coordonne un premier livre de référence sur le stress post-traumatique. Puis, il publie Psychological Trauma en 1987, et co-dirige en 1996 le volumineux Traumatic Stress: The Effects of Overwhelming Experience on Mind, Body and Society. Mais c’est surtout son livre The Body Keeps the Score, traduit en français sous le titre Le corps n’oublie rien, qui le fait connaître du grand public. Cet ouvrage synthétise ses décennies de recherches et d’expérience clinique. Il explore comment le traumatisme affecte à la fois le cerveau, l’esprit et le corps. Le succès de ce livre est phénoménal et reflète l’écho de son message. Il s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Pendant la pandémie de Covid-19, il a même atteint la première place des ventes de livres non-fiction aux États-Unis. Un témoignage flagrant de son impact dans une époque où la question du trauma est plus que jamais d’actualité.
Son engagement : humaniser le soin aux traumatisés
Si Bessel van der Kolk est une figure aussi respectée, c’est qu’il a consacré sa vie non seulement à étudier le traumatisme, mais surtout à soulager les souffrances de ceux qui en sont victimes. Animé par une profonde empathie, il a toujours cherché à rapprocher la recherche scientifique de la pratique clinique afin d’améliorer concrètement la prise en charge des patients traumatisés.
Ainsi, le Trauma Center qu’il a fondé est à la fois un lieu de soins et de recherches innovantes, où sont élaborées de nouvelles thérapies immédiatement testées auprès des patients puis diffusées plus largement. Ce modèle intégré a permis de former des centaines de thérapeutes spécialisés. Grâce à Bessel van der Kolk, de nombreuses approches thérapeutiques centrées sur le trauma se sont répandues dans les hôpitaux, les centres de santé mentale et même les écoles à travers les États-Unis.
Une figure considérée comme légendaire par les professionnels du trauma
Comme je vous le disais, le Dr Van der Kolk a toujours eu à cœur de partager ses connaissances. Il organise depuis plus de 30 ans une conférence internationale annuelle à Boston. Elle rassemble les plus grands experts du traumatisme pour échanger avec les soignants du monde entier. Inlassablement, il parcourt les pays pour donner des formations, des ateliers pratiques, des cours universitaires. En septembre dernier, il était à Paris pour 3 jours de conférence organisés par Quantum Way. Autant d’occasions de transmettre les dernières avancées en neurosciences et en psychothérapie du trauma. Aujourd’hui, quiconque travaille dans le domaine de la “trauma-informed care” (approche informée par le trauma) connaît forcément ses travaux : son nom est une référence incontournable.
Certains professionnels vont jusqu’à le considérer comme une figure quasi légendaire du domaine, tant son influence est profonde. Cependant, Bessel van der Kolk reste humble et pragmatique. Il rappelle souvent à ses étudiants et collègues qu’il n’existe pas de remède miracle et qu’aucun guérisseur providentiel ne peut “effacer” un trauma en un clin d’œil. Guérir d’un traumatisme est un chemin qui demande du temps, de la patience et un travail sur soi. Un message honnête qu’il n’hésite pas à répéter, même face à un public en quête de solutions rapides.
Le regard de Bessel van Der Kolk sur la psychiatrie « traditionnelle »
L’engagement de van der Kolk se manifeste également par sa voix critique au sein du milieu psychiatrique. Dès le début de sa carrière, il a dû combattre le déni et l’indifférence entourant les troubles post-traumatiques. À la fin des années 1970, nombre de psychiatres refusaient de voir le PTSD chez les vétérans. Ils préfèrent alors diagnostiquer d’autres troubles : psychose, alcoolisme … Bessel van der Kolk, lui, a écouté ses patients et reconnu ce syndrome invisible dont ils souffraient. Depuis, il n’a jamais cessé de défendre la réalité du trauma psychique et l’importance de le prendre en compte dans le diagnostic comme dans le traitement.
Il critique ouvertement la psychiatrie traditionnelle lorsqu’elle “passe à côté” de la prévalence des violences et abus dans la société. Selon lui, ces traumatismes sont loin d’être exceptionnels :
« Le nombre d’enfants maltraités ou abandonnés est tout simplement stupéfiant, les violences domestiques sont légion, les viols aussi ».
Bessel van Der Kolk
Et pourtant, les institutions psychiatriques restent souvent aveugles à cette réalité. Cette franchise, un brin provocatrice, sert un objectif : provoquer une prise de conscience collective. Bessel Van der Kolk milite pour que les politiques de santé intègrent la dimension du trauma, sans quoi de nombreuses victimes continueront de ne pas recevoir l’aide adéquate.
Un explorateur du traumatisme psychique
En tant que clinicien, Bessel van der Kolk s’est toujours engagé à explorer de nouvelles voies pour soigner les blessures invisibles. Son ouverture d’esprit l’a amené à s’intéresser très tôt à des méthodes alternatives, à une époque où cela suscitait parfois le scepticisme. Il a introduit le yoga thérapeutique au Trauma Center en constatant que le travail corporel apportait un apaisement aux patients que la parole seule n’arrivait pas à soulager. Il a intégré des ateliers de théâtre et d’expression corporelle pour aider les survivants de traumatismes à reconnecter avec leurs émotions enfouies. Plus récemment, il soutient des programmes de recherche sur les psychothérapies assistées par des psychédéliques, comme les essais cliniques sur la MDMA.
Cette volonté constante d’innover pour guérir témoigne d’un profond engagement humaniste : il s’agit de donner aux personnes traumatisées toutes les chances de s’en sortir. Même si cela implique de bousculer les approches classiques. Grâce à cette vision, de nombreuses techniques, autrefois marginales, ont gagné leurs lettres de noblesse scientifiques. Et désormais, elles sont accessibles à ceux qui en ont besoin.
Sa philosophie : « Le corps n’oublie rien »
La contribution la plus révolutionnaire de Bessel van der Kolk tient peut-être dans sa philosophie du traumatisme, qu’il résume par cette idée forte : le corps se souvient de tout. Contrairement à la vision traditionnelle qui réduit le traumatisme à un souvenir psychique pouvant être géré par la parole et la réflexion, il démontre que le trauma est avant tout un état inscrit dans le corps. Après un évènement terrible, explique-t-il, le cerveau instinctif met tout en œuvre pour enfouir le choc dans l’oubli et permettre à la personne de survivre socialement. On se coupe de la douleur, on minimise l’importance de ce qui est arrivé.
Mais pendant ce temps, « le corps, lui, ne peut pas oublier » : le traumatisme laisse une empreinte physiologique durable. Chez la personne traumatisée, on observe ainsi une “réinitialisation” dysfonctionnelle du système d’alarme cérébral, un excès d’hormones du stress en circulation, et même une altération des mécanismes d’attention qui distinguent le pertinent de l’anodin. En somme, le corps reste coincé en mode survie, perpétuellement sur le qui-vive comme si le danger était toujours imminent. C’est pourquoi de nombreux rescapés de trauma continuent à revivre inconsciemment leurs blessures. Leur sommeil est hanté de cauchemars, leurs muscles tendus comme pour se défendre, et la moindre situation rappelant vaguement le drame peut les faire basculer en état d’alerte extrême.
Comprendre cette mémoire du corps : une étape capitale pour la guérison.
Bessel Van der Kolk souligne que l’on ne peut pas raisonner un corps traumatisé avec la seule logique intellectuelle. « Le mental rationnel ne peut pas, à lui seul, recoller les morceaux » écrit-il. Car cette partie de nous-même fait souvent comme si tout allait bien, refusant de reconnaître la détresse profonde. En thérapie traditionnelle purement verbale, le patient peut parler de son trauma sans réellement le ressentir. Car, son cerveau cognitif racontant une histoire tandis que son corps, lui, reste figé dans la détresse silencieuse.
Pour guérir un traumatisme, il faut donc travailler avec le corps autant qu’avec l’esprit. C’est pourquoi Bessel Van der Kolk préconise des approches globales, intégrant des techniques qui permettent au patient de reprendre contact avec ses sensations internes de façon sécurisée. Comme il le résume lui-même :
« Les neurosciences nous montrent que la seule façon de changer ce que l’on ressent, c’est de prendre conscience de notre expérience intérieure et de l’apprivoiser. »
Bessel Van der Kolk
Autrement dit, il faut réapprendre à habiter son corps sans peur. Ainsi, des méthodes comme la respiration, le mouvement, le yoga, la danse, la méditation, l’EMDR, tout ce qui reconnecte le mental et le physique, peuvent libérer progressivement les tensions enfouies.
Par exemple, pratiquer certaines postures de yoga ou exercices de respiration peut faire remonter d’anciennes émotions longtemps refoulées. Ce qui ouvre la voie à une nouvelle compassion envers soi-même. Et, ce qui était bloqué à un niveau non verbal trouve enfin un espace pour s’exprimer et être intégré.
L’humain au cœur de la guérison du trauma
Un autre pilier de la philosophie de Bessel van der Kolk est l’importance du lien humain dans la guérison. « Pouvoir se sentir en sécurité avec les autres est probablement l’aspect le plus important de la santé mentale ; des liens d’attachement sains sont fondamentaux pour une vie satisfaisante », rappelle-t-il. Il insiste beaucoup sur le besoin de sécurité émotionnelle et d’attachement. Ayant été influencé dans sa jeunesse par le psychiatre John Bowlby, inventeur de la théorie de l’attachement, il constate que la présence d’au moins une personne de confiance, empathique et stable peut protéger un individu contre les effets les plus ravageurs du trauma.
D’ailleurs, son ouvrage Le corps n’oublie rien consacre un chapitre central au rôle du soutien social. Car, les traumatismes survenant dans un contexte d’isolement ou de maltraitance prolongée, notamment dans l’enfance, font bien plus de dégâts que ceux vécus entouré de proches aimants. C’est pourquoi il plaide pour la reconnaissance d’un traumatisme développemental distinct, appelé Developmental Trauma Disorder, afin de mieux prendre en charge les enfants grandissant dans des environnements abusifs répétés. Car, ces enfants développent un ensemble complexe de troubles : difficultés à réguler leurs émotions, à se concentrer, à faire confiance, etc… Autant de symptômes qui ne peuvent se résumer au PTSD classique. C’est pourquoi, Bessel Van der Kolk milite pour que ce type de traumatisme complexe soit mieux compris par les soignants. Afin d’y apporter des réponses thérapeutiques spécifiques au lieu de simples diagnostics psychiatriques fragmentés.
Une approche holistique et humaniste du traumatisme
En filigrane, la philosophie de Bessel van der Kolk est foncièrement humaniste et holistique. Elle reconnaît la personne traumatisée dans toutes ses dimensions : corporelle, émotionnelle et relationnelle. Mais surtout, elle refuse de la réduire à une “maladie” ou à un trouble isolé. Au contraire, il s’agit de redonner du sens à ce que vit le survivant : l’aider à relier ses symptômes actuels à son histoire passée pour ne plus en être prisonnier. Cela passe par un travail d’introspection courageux :
« Se permettre de savoir ce que l’on sait, d’affronter ses blessures, demande un courage immense ! »
Bessel van der Kolk
Mais ce chemin mène à la reconquête de soi. En accueillant ses « vérités intérieures » plutôt qu’en les fuyant, la personne traumatisée peut, pas après pas, se libérer du conflit incessant qu’elle mène contre elle-même. La guérison, selon Bessel van der Kolk, n’est pas d’effacer le passé mais de réapprendre à vivre pleinement dans le présent, ancré dans un corps apaisé et entouré de relations bienveillantes.
C’est un message d’espoir : même après les pires horreurs, il est possible de se reconstruire, à condition d’écouter ce que notre corps et notre cœur ont à nous dire.
L'un de mes mentors les plus inspirants
Le parcours et la philosophie de Bessel A. van der Kolk forcent l’admiration. En lisant Le corps n’oublie rien, j’ai été frappé par la profondeur de son humanité et par la clarté avec laquelle il met des mots sur des expériences jusqu’alors inexprimables. Son travail m’a non seulement éclairé sur les mécanismes du trauma, mais il m’a aussi donné des outils concrets pour avancer sur mon propre chemin de guérison. Et aujourd’hui, pour accompagner autrui avec davantage de compassion.
À l’instar de Gabor Maté et Richard Schwartz, Bessel van der Kolk m’inspire par son authenticité et son courage à bousculer les idées reçues. Il a su créer des ponts entre la science et la sagesse du corps, entre la psychiatrie et la bienveillance humaine, ouvrant de nouvelles perspectives à des millions de personnes en quête de libération de leurs blessures intérieures. C’est pour toutes ces raisons que je considère le Dr van der Kolk comme un véritable mentor et un être profondément inspirant. Son héritage scientifique et humain continuera sans doute d’éclairer le domaine de la guérison des traumatismes pour les générations à venir.
Merci pour cet article. Il est toujours intéressant de connaître les pionniers à qui nous devons tant. J’ai bénéficié de l’EMDR sans savoir que Bessel van der Kolk avait contribué à sa diffusion. Soigner les traumas, grands ou petits, est indispensable pour être serein et avancer dans la vie !
Je ne connaissais pas Bessel van der Kolk, mais il fait clairement partie de ces personnes qu’on gagne à découvrir. Merci pour cette belle mise en lumière. J’ai particulièrement adhéré à son approche qui consiste à s’attaquer aux causes profondes plutôt qu’aux conséquences, comme dans l’exemple des vétérans du Vietnam dont on soignait les addictions sans vraiment écouter leurs blessures intérieures. Le fait qu’il inclue le corps dans le processus de guérison, notamment à travers des pratiques comme le yoga, m’a aussi beaucoup parlé.
C’est une belle découverte, je ne connaissais pas cet auteur. Merci énormément pour toutes ces précisions sur son travail. Même si je n’ai pas connu de grands traumatismes, c’est très intéressant de voir comment avancer pour reconstruire son corps et son âme.
Merci
Bien qu’étant adepte de ce qu’il applique, je n’avais jamais fait attention à ce personnage et tu fais bien de parler de lui tel qu’il le mérite.
Merci