Se protéger émotionnellement lors des fêtes en famille

Se protéger émotionnellement pendant les fêtes en famille

Bienvenue sur Chemins de vies ! Je suis ravie de vous accueillir dans cet espace pour se reconstruire après un traumatisme. Pour vous remercier de votre visite, je vous offre le journal de reconstruction

Les réunions de famille pendant les fêtes sont souvent idéalisées comme des moments de joie et de partage. Pourtant, la réalité est parfois plus complexe. En effet, les réunions de famille pendant les fêtes peuvent parfois être une source de tension. Notamment en raison de conflits non résolus ou de relations tendues. Et, voir certains proches peut également raviver de vieilles blessures émotionnelles ou créer de l’anxiété. Si vous appréhendez ces retrouvailles, sachez que vous n’êtes pas seul(e) à ressentir cela, et qu’il est possible de préserver votre bien-être émotionnel durant ces moments délicats.

Pour ma part, je connais intimement ce défi. Ayant grandi dans un environnement familial toxique, j’ai longtemps redouté les fêtes de fin d’année. Dans mon autobiographie Le silence et la honte, je raconte comment mon enfance a été brisée par des violences psychologiques et un manque de soutien familial. Ce vécu m’a appris une chose essentielle : nous avons le droit, et même le devoir envers nous-mêmes, de nous protéger émotionnellement lors des réunions de famille. Dans cet article, je vous propose des conseils bienveillants et concrets pour gérer le stress en famille pendant les fêtes, poser vos limites et prendre soin de vous.

Se protéger émotionnellement pendant les fêtes en famille

Comprendre le stress des retrouvailles familiales

Avant toute chose, il est important de reconnaître pourquoi ces réunions familiales peuvent être si éprouvantes. La période des fêtes véhicule des attentes élevées : harmonie, amour, “esprit de Noël. Mais, cette « injonction au bonheur » rend les déceptions et les tensions encore plus douloureuses. Des conflits anciens jamais résolus, des non-dits ou des divergences de modes de vie peuvent resurgir à table. On peut se sentir de nouveau comme un enfant face aux mêmes critiques ou rivalités qu’autrefois. Comme l’explique la psychologue Valérie de Minvielle, pour beaucoup de personnes « se retrouver en famille élargie, c’est se sentir propulsé des années en arrière, et retrouver la place qu’elles occupaient enfant. Conflits, jalousies, rivalités, sarcasmes, comme si elles y étaient encore… ». Cette régression émotionnelle peut être source de souffrance intérieure et de stress.

Par ailleurs, la pression sociale nous pousse à croire que l’on doit passer un bon moment en famille coûte que coûte. On peut alors culpabiliser de ne pas éprouver la “magie de Noël” ou de ressentir une solitude intérieure durant les fêtes. Là encore, il faut dédramatiser : il est normal d’éprouver des sentiments mitigés pendant ces réunions. Joie et malaise peuvent coexister. Acceptez vos émotions sans jugement : elles sont légitimes face à des dynamiques familiales potentiellement toxiques ou anxiogènes. En prenant conscience de ces mécanismes, vous pouvez mieux vous préparer et anticiper le besoin de vous protéger.

Poser des limites claires et bienveillantes

Poser ses limites est crucial pour se préserver dans un contexte familial difficile. Cela commence bien avant le jour J : Clarifiez vos limites à l’avance. Décidez, par exemple, de la durée maximale de votre visite, des sujets que vous refusez d’aborder, et de ce que vous êtes prêt(e) ou non à partager sur votre vie. Rappelez-vous que même en famille, vous avez le droit de dire non. Comme le soulignent des psychologues, il est préférable d’éviter les sujets qui fâchent afin de « préserver l’harmonie familiale ».

Si un proche aborde un sujet sensible malgré tout, exercez-vous à répondre avec fermeté tranquille. Préparez quelques phrases bienveillantes pour changer de sujet ou faire valoir votre limite sans agressivité. Par exemple : « Je préfère ne pas parler de ça aujourd’hui », ou « Et si on profitait simplement du repas ensemble ? ». Ce type de réponse calme mais assertive permet de désamorcer bien des tensions. Vous pouvez aussi exprimer ce que vous ressentez : « Je me sens blessé(e) quand ce sujet revient, je préfère qu’on en reste là ».

Enfin, ne culpabilisez pas de fixer ces bornes. Protéger votre santé mentale est légitime et nécessaire. Dire « non » ne fait pas de vous quelqu’un de égoïste ou de “mauvais enfant”. Au contraire, c’est souvent un acte de maturité et de self-care. D’après l’experte Amélie Boukhobza : « Ne pas pouvoir être auprès de ses parents ou grands-parents pendant les fêtes peut susciter de la culpabilité. Mais parfois, il faut accepter que certaines contraintes dépassent nos capacités : on ne peut pas tout faire, et ce n’est pas un échec pour autant ». En d’autres termes, vous avez le droit de ne pas répondre à toutes les attentes. Posez vos limites de façon sereine. Et rappelez-vous que ceux qui vous aiment vraiment comprendront que vous le faites pour votre équilibre.

Prévoir une “porte de sortie” lors des réunions difficiles

Malgré toutes les précautions, l’ambiance du repas peut devenir pesante ou toxique. Un proche commence à vous lancer des piques, les vieilles querelles reprennent… Que faire ? Une stratégie efficace est d’anticiper une porte de sortie. Cela signifie se donner la possibilité de s’éclipser si le climat dégénère au lieu de subir passivement.

Concrètement, plusieurs options s’offrent à vous. Idéalement, venez à l’événement accompagné(e) d’une personne de confiance (conjoint, ami) informée de vos difficultés familiales. Convenez d’un signe discret avec elle qui signifiera “on s’en va”. Vous pouvez aussi préparer à l’avance une excuse crédible pour partir plus tôt. Le but n’est pas d’élaborer un mensonge bien ficelé, mais d’avoir un prétexte simple vous permettant de prendre congé sans drame. Et, savoir que vous pouvez partir à tout moment vous donnera déjà un sentiment de sécurité et de contrôle.

Si vous êtes seul(e) à la réunion de famille, sans allié pour vous épauler ? Prévoyez quand même votre échappatoire personnelle. Par exemple, garez votre voiture de façon à ne pas être bloqué par d’autres véhicules, afin de pouvoir partir librement. Informez à l’avance l’hôte que vous ne pourrez pas rester jusqu’au bout. Même sans entrer dans les détails. Ainsi, lorsque vous aurez atteint votre seuil de tolérance, vous n’aurez pas de mal à prendre congé. Donnez-vous la permission de partir dès que vous sentez que c’est nécessaire pour vous préserver. Rester coûte que coûte dans un environnement délétère ne fera qu’aggraver votre mal-être. Il vaut mieux écourter la visite que de finir la soirée en larmes ou en crise d’angoisse.

En dernier recours, rappelez-vous que vous pouvez aussi refuser complètement de participer à un événement trop toxique. Personne n’est obligé de subir des abus ou des humiliations sous prétexte que “c’est la famille”. S’éloigner d’un proche nocif est un acte fort de protection personnelle. Bien sûr, cela peut être douloureux et ne doit pas être pris à la légère. Mais si certaines réunions de famille vous détruisent émotionnellement, vous avez le droit de vous en protéger en renonçant à y assister. Votre équilibre psychique prime sur les conventions sociales.

Ne pas replonger dans les schémas douloureux du passé

Les émotions de solitude pendant les fêtes de fin d'année

Les fêtes en famille peuvent réactiver nos schémas du passé : en un clin d’œil, on se retrouve avec les mêmes émotions qu’à 10 ans, face aux mêmes critiques ou rejets. Pour éviter de retomber dans ces mécanismes, une piste précieuse est donnée par la psychologue Valérie de Minvielle : « bâtir un pont entre l’adulte que je suis et l’enfant que j’étais ». En effet, même devenus adultes, nous portons en nous notre enfant intérieur, avec ses blessures d’autrefois. Plutôt que de nier cette part vulnérable, il faut la reconnaître… tout en s’appuyant sur les ressources de l’adulte que nous sommes aujourd’hui.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement lors d’un repas de famille tendu ? D’une part, écoutez les émotions qui montent en vous. Identifiez ces blessures d’enfant qui se rouvrent (le sentiment d’abandon, le manque de reconnaissance, la honte, etc.). D’autre part, rappelez-vous que vous n’êtes plus cet enfant impuissant. Vous avez désormais des outils pour vous défendre et vous apaiser. Valérie de Minvielle conseille de prendre soin de son enfant intérieur sur le moment même : si un proche vous blesse, ne partez pas au quart de tour. Dites intérieurement à l’enfant en vous : « Je sais que tu as mal, mais je suis là maintenant. Tu n’es plus tout(e) seul(e), l’adulte en moi va nous protéger ». Au lieu d’attendre (en vain) que votre parent ou votre frère/soeur vous console ou change d’attitude, apportez-vous vous-même du réconfort. Concrètement, cela peut vouloir dire quitter la pièce quelques minutes pour respirer et vous parler intérieurement avec bienveillance. Ou encore vous isoler aux toilettes pour pratiquer un petit exercice de respiration anti-stress en vous répétant “Je suis en sécurité, je me protège, ce moment va passer”.

Ce recentrage sur votre sécurité intérieure peut vraiment faire la différence. Cela peut surprendre votre entourage (surtout s’ils étaient habitués à vous voir vous mettre en colère ou pleurer). Mais c’est une manière puissante de briser le cycle des schémas douloureux.

Pratiquer l’auto-préservation et le self-care pendant les fêtes

Se protéger émotionnellement, c’est aussi prendre soin de soi avant, pendant et après les réunions de famille. Quelques gestes d’auto-préservation peuvent vous aider à garder le cap :

Préparez-vous mentalement à l’avance

La veille ou le matin du jour familial, accordez-vous un moment de calme. Vous pouvez méditer quelques minutes, faire une promenade revigorante ou écouter de la musique apaisante. Visualisez-vous en train de traverser la soirée avec sérénité, en posant vos limites avec assurance et en laissant glisser les éventuelles tensions. Ce petit exercice de visualisation positive peut vous donner de la force le moment venu.

Adoptez une routine de bien-être pendant la période des fêtes

Le stress familial épuise, donc chouchoutez votre corps et votre esprit. Pour cela vous pouvez vous inspirer de mes 5 rituels pour passer un hiver plus serein. Un peu de lecture, une boisson chaude, un moment de méditation… Prendre du temps pour soi, c’est se donner l’espace dont certaines réunions familiales nous privent.

Identifiez un “soutien refuge”

Si un membre de la famille présent est plutôt de votre côté ou compréhensif (un cousin, une tante bienveillante), n’hésitez pas à passer du temps auprès de lui/elle pendant la réunion. Son énergie positive vous aidera à moins focaliser sur la personne toxique. À défaut, prévoyez de pouvoir envoyer des messages ou passer un coup de fil rapide à un ami de confiance durant la soirée en cas de coup dur. Juste échanger quelques mots avec quelqu’un qui vous comprend peut vous recentrer.

Planifiez un après-fête ressourçant

Après avoir “survécu” à un repas de famille difficile, pensez à vous récompenser et à vous apaiser. Cela peut être de rentrer et de prendre un bon bain chaud pour évacuer les tensions. D’écrire dans votre journal ce que vous ressentez. Ou de regarder un film que vous aimez. Si la rencontre a ravivé des blessures, prendre rendez-vous avec votre thérapeute ou participer à un groupe de parole dans les jours qui suivent peut vous aider à débriefer ces émotions. L’idée est de vous nettoyer l’esprit de toute toxicité accumulée, au lieu de la garder en vous.

En appliquant ces stratégies de self-care, vous affirmez que votre bien-être est une priorité. D’ailleurs, rappelons-nous ce principe simple mais fondamental : prendre soin de soi n’est pas égoïste : c’est essentiel. Vous avez tout à fait le droit de vous ménager, d’écourter une soirée, de refuser une discussion ou une invitation, si c’est pour préserver votre santé mentale. Les fêtes n’en seront que plus sereines.

Une balade hivernale après les fêtes

La bienveillance envers soi-même avant les obligations de famille

Les fêtes de fin d’année devraient rimer avec bienveillance… y compris envers vous-même. Si votre famille est aimante et respectueuse, ces réunions seront probablement un vrai bonheur. Mais si, au contraire, vous redoutez des attitudes toxiques ou des conflits, souvenez-vous que vous avez le droit de vous protéger. Posez des limites claires, sans agressivité mais sans vous trahir. Ne vous forcez pas pour faire plaisir aux autres au détriment de votre équilibre. Préparez des solutions de repli et entourez-vous d’alliés (amis, conjoints, soutien psychologique) pour ne pas rester isolé(e) face aux tensions. Surtout, ne retombez pas dans l’idée que vous devez rejouer un rôle souffrant du passé : vous pouvez choisir de répondre différemment et de prendre soin de l’enfant intérieur en vous.

En cette période de fêtes, essayez de vous traiter avec la même compassion que vous offririez à un ami cher. Après tout, la personne avec qui vous passerez toute votre vie, c’est vous-même. Ce regard bienveillant sur vous et ces gestes d’autoprotection vous aideront à traverser les réunions de famille en limitant l’impact du négatif. Vous méritez de passer des moments aussi paisibles que possible. Et si malgré tout la réunion tourne mal, ne vous blâmez pas : vous aurez fait de votre mieux pour vous respecter et vous garder en sécurité émotionnelle, et c’est là l’essentiel.

En vous souhaitant des fêtes douces et authentiques, prenez soin de vous !

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